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AccueilJournalNuméros parus en 2001N°3 - Novembre 2001 > Deux ans de prison sans jugement : Libération immédiate des prisonniers bretons

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Deux ans de prison sans jugement : Libération immédiate des prisonniers bretons


Cela fait plus de deux ans maintenant que des Bretons sont incarcérés dans les prisons de la région parisienne. A l’origine, le redémarrage des actions de l’Armée Révolutionnaire Bretonne (ARB) en 1998 par le plasticage de la mairie de Chevènementà Belfort. Puis il y eut plusieurs séries d’actions contre des perceptions, des gendarmeries, des palais de justice et aussi la perception de Cintagabelle, fief du premier ministre, Lionel Jospin.


image 315 x 275 En 1999 une étape est franchie lorsqu’un commando mixte breton-basque composé d’au moins 10 personnes s’empare de plus de huit tonnes d’explosif dans un entrepôt du Centre Bretagne. Aussitôt une partie de la marchandise est retrouvée. De nombreuses personnes sont mises en examen et présentées à la presse comme faisant partie du dit commando. La plupart sera relâchée. Pendant ce temps les plastiqueurs courent toujours et frappent des cibles habituelles de l’ARB.
C’est au printemps 2000 que survient un drame. Une jeune femme meurt à la suite d’un attentat contre le Mac Donald’s de Quévert. La consternation et la stupéfaction traversent les rangs des indépendantistes bretons chez qui les seules victimes étaient jusqu’alors leurs propres militants. Il s’ensuit une période trouble parsemée de vraies-fausses déclarations de police et de multiples garde à vues. En un an plus de cent personnes sont placées en garde à vue (quatre jours et quatre nuits d’interrogatoire). Toutes sont soupçonnées d’appartenir à l’ARB puisqu’ils sont membres d’Emgann, le mouvement de la gauche indépendantiste.

Aujourd’hui encore le mouvement breton (Emsav) s’interroge. Aucune preuve concrète n’a été apportée des implications des personnes incarcérées dans les deux faits majeurs qu’on leur reproche, à savoir le braquage d’explosifs et le plasticage du Mac Do. Pourtant certains croupissent depuis plus de deux ans en "préventive" où leurs droits et dignités sont bafoués, où leur condition de prisonniers politiques n’est pas reconnue. De nombreuses zones d’ombres persistent autour des activités de l’ARB. Mais, une chose est sûre, un tournant a été pris. En témoignent la cessation de ses activités militaires et ce qui ressemble à un début de reddition : la restitution de plusieurs centaines de kilos d’explosif à la police. Du jamais vu dans l’histoire de la clandestinité bretonne. Un climat de "paix" qui n’a pourtant donné aucun résultat positif en faveur des militants poursuivis et des revendications portées par le mouvement révolutionnaire.

Sur le terrain la mobilisation semble s’être un peu essoufflée même si Skoazell Vreizh, association de soutien aux familles des prisonniers, continue de recevoir des centaines de milliers de francs de soutien chaque année. La CARB (Coordination anti-répressive de Bretagne) mène quelques actions au rythme de petits rassemblements, de communiqués et d’interventions dans les évènements populaires. Depuis la grande manifestation de Morlaix en décembre 2000, seul l’enchaînement d’une quarantaine de gendarmeries en soutien aux militants emprisonnés, le premier et le dernier week-end d’octobre 2001, ont réussi à atteindre la scène médiatique française.Toutes ces actions visent à la libération des prisonniers malades, au respect de leurs droits et de leur dignité et à leur rapatriement en Bretagne.
Que l’on partage ou non les implications nationalistes de ces personnes, que l’on approuve ou que l’on réprouve l’action armée comme instrument politique, nous ne pouvons rester insensibles à leur sort. Chacun de nous est concerné. Chacun de nous peut se retrouver dans leur situation, pourvu que des actes en mesure d’inquiéter le pouvoir se produisent. Car ce qui compte ce n’est pas l’implication directe dans des milieux clandestins. Ce sont les idées politiques et leur expression qui sont visées. Ce qui s’est passé dans les milieux bretons peut se répéter dans la mouvance libertaire. Au menu : interrogatoires musclés, pressions psychologiques, perquisitions et incarcérations.

Il est intolérable qu’on accepte que des prisonniers restent des années sans jugement, qu’on passe sous silence les exactions des services anti-terroristes, qu’on accepte la restriction de nos libertés pour la sécurité des plus riches. Voilà pourquoi je pense que les militant-e-s libertaires du scalp et d’ailleurs doivent soutenir les camarades bretons emprisonnés et dire avec les associations qui les soutiennent : " Daou vloaz, trawalc’h !" (deux ans ça suffit !) et " Breizh ha duss " (Breton et noir)

Olier Ostaleri (Kemper)

Envoyez vos dons à Skoazell Vreizh 3 straed A. Briand 44350 Guérande Soutenez par la radio les prisonniers politiques en appelant le vendredi soir à partir de 23h00 : Radio Pays 01 48 59 22 12

Les disques de soutien semblent se faire de plus en plus fréquents ces derniers temps, chaque disque apportant sa pierre à une cause ou une autre. La dernière compilation en date a pour but de venir en aide aux familles des prisonniers politiques bretons. Cette compilation CD a été réalisée à l’initiative de Skoazell Vreizh (Secours breton). Quinze groupes ont ainsi répondu à l’appel de cette association dont les activités en faveur des prisonniers bretons remontent à 1969. Trente-deux ans à aider les familles des inculpés que ce soit moralement ou financièrement, mais aussi quand le besoin s’en fait sentir, des inculpés directement (recherche d’un avocat, réglement des frais d’honoraires...). Vous vous en doutez les besoins financiers sont donc considérables, et ce d’autant plus que sept prisonniers sont toujours incarcérés en région parisienne (certains dans un état de santé critique), sans compter les arrestations multiples où des familles entières se sont retrouvées en garde à vue ! Les groupes présents sur ce disque sont issus du Pays de Galles, d’Occitanie, du Pays Basque, de Corse, d’Andalousie, de Bretagne bien sûr mais aussi de Kabylie, et se sont tous unis autour d’une idée forte : des chants pour qu’ils se retrouvent. Si l’ensemble musicale est plus orienté par la chanson (100 % Collègues, Gilles Servat, Glenmor) et les chants traditionnels (Spontus, Saiberri, Docteur Noz), cela n’empêche pas quelques envolées rock avec Mokoka, Tri Bleiz Die ou EV.
Dispo contre 96 F port compris par chèque à l’ordre de Skoazell Vreizh, à l’adresse suivante : Skoazell Vreizh, Feuteun Wenn, 3 rue Aristide Briand, 44350 Guérande
www.skoazell-vreizh.org
info@skoazell-vreizh.org


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