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AccueilJournalNuméros parus en 2001N°3 - Novembre 2001 > Mobilisation anti-guerre

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Mobilisation anti-guerre



Après l’énorme succès de la marche Pérouse Assise, ayant réunie plus de trois cents mille personnes contre la guerre et le terrorisme, l’assemblée nationale des social forum italiens a décidé d’organiser trois jours de mobilisations nationales "contre la guerre économique, sociale et militaire", les 8,9 et 10 novembre.
Appuyées par des initiatives locales, ces journées trouveront comme espace central la ville de Rome où de nombreuses délégations internationales rejoindront les initiatives proposées et participeront aux débats articulés autour de cinq thèmes : "la souveraineté alimentaire", "crises environnementales, pauvreté et ressources", "travail et droit", "commerce et finance", "savoirs et cultures". Le 10 novembre se déroulera la grande manifestation.
Ce même jour aura lieu une autre manifestation, celle lancée par le directeur du quotidien Il Foglio appartenant au frère de Silvio Berlusconi en soutien à la guerre contre le terrorisme. Cet appel immédiatement repris par le chef du gouvernement italien donnera lieu à ce rassemblement peu commun dans une démocratie, une manifestation organisée par le pouvoir, soutenant le pouvoir. A la lecture des déclarations de certains membres de la majorité gouvernementale notamment celle de Speroni (conseiller et ami du ministre léghiste Bossi) "il faut interdire l’entrée du territoire italien aux immigrés de religion musulmane !) nous sommes en guerre (!) je rappellerai que les Etats-Unis durant la seconde guerre mondiale ont interné les américains d’origine japonaise, je ne voudrais pas en arriver là avec les immigrés de religion musulmane résidant sur notre territoire" et face à la volonté affirmée que cette manifestation soit une réponse à la marche Pérouse Assise, on peut facilement imaginer les contenus de celle-ci associant haine contre l’islam, revendication de la légitimité de la guerre, affirmation de la nécessité de mesures sécuritaires et liberticides, etc.
La mobilisation italienne contre la guerre s’intensifie, les actes d’intimidation aussi.
Le monde lycéen et étudiant est en première file dans les mobilisations contre la guerre. Ces jours derniers, de nombreuses actions de désobéissance sociale ont été menées.
Ainsi, la semaine dernière à Padoue, plusieurs centaines de manifestants ont décidé d’intervenir lors d’une cérémonie militaire célébrant publiquement l’arrivée d’un nouveau commandement des forces militaires de la région. Troublant cette réunion en affirmant verbalement leur opposition à la guerre, les manifestants ont subi la violence des forces de l’ordre. Une charge haineuse s’est poursuivie par une véritable chasse aux manifestants dans le centre de ville. Résultat : deux manifestants hospitalisés et une vingtaine d’interpellés ; tous étant par la suite relâchés après avoir été inculpés pour manifestation non autorisée, troubles de l’ordre public, résistance et violences à agents. Ce lundi, ce sont trois mille étudiants qui ont bloqué la cérémonie d’inauguration de l’année académique de l’Université de Venise ; comme son nom l’indique, cette cérémonie se déroule au début de chaque nouvelle année universitaire dans tous les rectorats universitaires de la péninsule italienne. L’inauguration s’est donc conclue par le départ du recteur et les étudiants ont ainsi pu lancé leur campagne pour "un automne de la contestation aux savoirs de la guerre".
"Nouvelle intimidation du parti de la guerre en vue du 10 novembre", est le
titre du communiqué de presse rédigé par le Laboratorio della Disobbedienza
Sociale, une des commissions mises en place lors de l’assemblée nationale des social forum italiens. En effet, mercredi 24, à 7h30, des carabiniers ont fait irruption au domicile de Guido Lutrario, militant du centre social romain Corto Circuito et porte-parole no-global de Rome et de RAGE (Réseau Anti-Globalisation Economique). A la demande de la magistrature génoise, les forces de l’ordre ont séquestré son ordinateur et ont conduit Guido à la caserne des carabiniers pour un interrogatoire ayant duré plusieurs heures. Après la récente mise en examen de don Vitaliano della Salla, une des figures emblématiques du mouvement no-global italien, il est clair qu’une partie de la magistrature italienne a décidé de poursuivre , et même d’intensifier, son oeuvre répressive à l’égard du mouvement faisant explicitement le lien entre les journées de Gênes et la montée en puissance du mouvement contre la guerre et l’ordre impériaux. Ceci renvoie bien entendu à la volonté de la criminalisation exprimée par le gouvernement en place contre toute forme d’opposition et de contestation sociales.
La propagande de guerre se fait toujours plus vive et intense, les outils du contrôle social et les mesures liberticides veulent organiser notre quotidien. Plus que jamais, désertons et désobéissons à l’Empire !
Ludovic Prieur

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