No Pasaran - Toutes et tous à gentioux (Creuse) le 11 novembre

La paix ne se décrète pas, elle n’existe jamais "de fait", passive : elle se construit ou plutôt elle se conquiert et demande à être défendue sur les bases d’une logique qui est à l’opposé de la domination de telle population, telle société, tel groupe ethnique, religieux, caste, lobby, Etat, puissance militaire ou agro-industrielle. L’esclavage ancien ou moderne sous la forme de guerre économique, l’épuration ethnique ou la guerre de basse intensité, la répression politique ou la non assistance à populations en danger ne sont que des facettes de cette même volonté d’écraser, d’exploiter, de contrôler, de déplacer ou d’éliminer des groupes, des populations régionales ou des peuples entiers.

Qui ont l’outrecuidance de lever la tête, de dire non, de refuser tel ou tel critère, enjeu, impératif, qui se rebellent, demandent reconnaissance, libertés, terres et conditions de vies décentes, qui veulent contrôler, choisir et défendre leur mode de vie. Dignité. Humanité.
Les américains, soutenus par leurs alliés, bombardent aujourd’hui ceux-là mêmes qu’ils ont financés, armés et entraînés hier contre les soviétiques. La paix ne se construit pas grâce à de grands déploiements militaires et de vastes opérations de gazages et de bombardements visant les "anciens-futurs-alliés-ennemis" ! Les mêmes populations qui ont souffert sous les bombres russes, puis sous le joug des talibans, fuient maintenant les missiles américains : nous allons supporter cette logique combien de siècles encore ?
Sachons reconnaître, avec lucidité, que le Nord est en guerre contre le Sud depuis plus de cinq siècles et que les colonisations ont permis d’affiner les méthodes de vol, de pillage, et de vassalisation. Les massacres continuent, sous des formes variées : le 11 septembre 2001, 35615 enfants sont morts de faim dans le monde… comme chaque jour de l’année, en moyenne, quelles réactions ?
Cette opinion est bien sûr exprimée sans culpabilité et mauvaise conscience personnelle "occidentale" exagérer ou paralysante puisque nous pouvons choisir notre camp : nous combattons nous-mêmes notre propre système abject : par exemple entre autres actions je siffle quand j’entends réutiliser certaines chansons nationales bestiales et je ne vote pas pour ceux qui votent des budgets militaires…
Nous sommes en guerre et la Pax Americana, depuis 50 ans, est une formidable succession d’addition de conflits dans le monde, essentiellement en dehors des frontières de l’Occident qui provoque, stimule, divise et soutient tel ou tel belligérant selon les intérêts du moment…
Les peuples sont des otages et des victimes innocentes par définition : quand bien même certains individus ou groupes sont manipulés, chauffés à blanc, conditionnés de génération en génération (par exemple baignés dans le culte des martyrs), il y aura toujours des enfants, des hommes et des femmes désirant la paix et le respect : un seul insoumis tchéthcène ou russe, un seul déserteur afghan ou israélien, un seul pacifiste américain ou palestinien suffit à combattre les généralisations sur les peuples d’intégristes et les foules fanatisées et vengeresses : je laisse cette simplification à certains médias en mal de crétinisation et d’émotions. Et aux racistes.
Pas de guerre entre les peuples, pas de paix entre les classes !
Les obscurantistes de tout poil avilissent et détruisent toute humanité dans les populations qu’ils asservissent, sous le poids de religions débilitantes et par des actes de terreur barbares : nous n’avons pas à choisir entre monde chrétien ou musulman mais plutôt à leur demander de nous foutre la paix et rester strictement dans les limites du cadre privé : A bas les religions d’Etat !
Et n’oublions pas, sous couvert d’action civilisatrice, de paix, d’aide au "développement" et de liberté du marché les pays riches placent leurs pions, leur argent sale et leur mentalité de rapace comme une lèpre sur tout ce qu’ils touchent sur cette planète !
Où qu’ils naissent, le rejet de l’injustice, des inégalités sociales et l’idée toute simple de la nécessité de solidarité internationale, entre ceux qui souffrent des mêmes maux et des mêmes classes de responsables, sont les premiers signes de conscience et suffisent à eux seuls à ne pas douter de l’universalité de la lutte contre la domination illégitime. Celles des riches, propriétaires, bourgeois, hautes castes, fonctionnaires du contrôle social et de l’encadrement, qu’ils soient petits soldats ou gros bonnets, élus ou non, diplômés ou non, artistes bouffons ou talentueux, sportifs ou non, rampants ou officiels, ils participent à la gestion de la viande humaine et à la poursuite sereine de la barbarie.
(…) Alors, la terreur ? Le terrorisme ? Et bien cela n’a pas changé depuis le 11 septembre et ce n’est pas prêt de finir : le premier terrorisme est celui des Etats et des armés qui divisent, affament, répriment, torturent, dressent les populations les unes contre les autres et font perdurer la préhistoire et les tueries collectives depuis des siècles. Le terrorisme le plus important s’appuie sur l’argent qui enchaîne, musèle et empêche tout véritable progrès des conditions de vie pour tous et toutes sur les tous les continents… La paix ne se décrète pas… Assez ! Crosses en l’air !
Ainsi, le 11 novembre à Gentioux en Creuse, comme chaque année depuis près de quinze ans, les pacifistes et antimilitaristes de la région viendront célébrer à leur manière la fin de la première boucherie mondiale. Puis un repas et un débat l’après-midi sera organiser à la salle des fêtes de Gentioux afin de pouvoir discuter, débattre et constituer un réseau d’info et de contacts…
Robert Pourlé, Corrèze.