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AccueilJournalNuméros parus en 2004N°35 - Décembre 2004 > racisme en corse - ava basta

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racisme en corse - ava basta



 
En 2003, La Corse avait le triste records des actes racistes et xénophobes violents en France, sur 92 actes racistes violents, 56 avaient eu lieu en Corse (39 attentats à l’explosif, 9 incendies, 6 dégradations, 2 agressions physiques). Cette violence fait suite à une prolifération sur l’île d’autres actes racistes plus banals, les tags Arabi Fora ( Arabes Dehors ) recouvrent l’île et ne sont que rarement recouverts, les insultes et les menaces en direction de la communauté étrangère se multiplient (drapeaux du consulat du Maroc brûlés , stèle d’un résistant recouvert de sigles fascistes). Ces dernières semaines des membres du groupe Clandestini Corsi ont été arrêtés.
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Au mois de Septembre 2004, les services de police avaient déjà comptabilisés plus de 30 actes racistes violents. Ces actes seraient à mettre au compte d’une mouvance clandestine et de deux groupes en particulier Resistenza Corsa et Clandestini Corsi qui sous le prétexte fallacieux d’une lutte contre le trafic de drogue et pour la préservation de l’identité Corse n’hésitent pas à employer la violence armée. Clandestini Corsi expriment grâce à des communiqués dans la presse locale ses idées sur la population maghrébine Nous sommes en droit de ne pas accepter ce type de population * ; soutiennent les attentats racistes ils félicitent le mouvement clandestin anonyme pour l’opération menée contre le domicile d’un maghrébin sur la commune de Biguglia * (cette personne a vu sa maison plastiquée a deux reprise cet été (18/07 et 02/09) lors du premier attentat on avait retrouvé des tags racistes aux alentours) ; ou menacent presque ouvertement les personnes ou associations qui tentent de s’élever contre cette situation Nous mettons en garde l’association contre le racisme Ava Basta et la ligue des droits de l’homme pour leurs propos *. Clandestini Corsi a également revendiqué de nombreux attentats (7 en tout) (le 08/07 ils revendiquaient trois attentats un contre une banque privée et deux contre des commerces appartenant à des personnes maghrébines).
J’ai eu l’occasion de rencontrer la présidente du collectif Ava Basta dans leur local situé dans le centre d’Ajaccio. Cette femme, ancienne résistante et ancienne déporté dont le nom est fréquemment cité dans la presse, lutte depuis maintenant plus de 18 ans au sein d’Ava Basta fondé en 1985. Le collectif Ava Basta axe principalement sa lutte sur la sensibilisation face au racis
me en Corse (anti-français, anti-corse, anti-arabe) et apporte une aide à l’accueil social des étrangers (lutte pour les sans-papiers, lutte actuelle sur la reconnaissance des droits à la retraite des travailleurs immigrés ). Le collectif est subventionné principalement par le FASILD (Fond d’action social pour les travailleurs immigrés et leur familles), ils perçoivent également une aide du conseil général de Haute Corse.
Pour sa présidente, la situation actuelle est préoccupante mais à la création du collectif une étude avait recensée une vingtaine de meurtres racistes et de nombreuses agressions physiques, ce ne sont pas non plus les premiers groupes d’extrême droite qui naviguent
autour de la mouvance autonomiste. Les actes de ces dernières années profiteraient surtout d’une forte médiatisation de la part de la presse locale ( une croix gammée tagguée a Bastia fait l’objet d’un article ) et d’un certain laxisme de la part des autorités (arrestation de treize personnes dernièrement à Bastia). Les différents groupuscules actifs d’extrême droite toujours proches de la mouvance nationaliste traditionnelle Corse (lutte sur les prisonniers politiques) profiteraient d’un changement au sein de celle-ci, la lutte spécifique sur la création d’un
état Corse est en train de passer a une lutte pour la préservation de l’identité Corse (langue, culture) par ra pport à la mondialisation (trop souvent l’ Etranger ). Même si les groupes d’extrême droite ne font que des faibles scores au différentes élections, il existe un phénomène de clanisme propre à la Corse (on vote pour une personne et non pour des idées, le clan se connaît depuis longtemps et change très peu) ce qui pourrait dissimuler une autre réalité. Selon la présidente d Ava basta, les groupuscules d’extrême droite recruteraient principalement chez les jeunes faiblement politisés (des affrontements violents ont eu lieu cet hiver à Bastia entre les jeunes des deux communauté suite à un refus d’accepter une minute de silence pour les attentats à Madrid), il existe en Corse également un certain respect pour la lutte armée, il faut éviter ainsi de trop vite catalogué un acte de raciste, ce que la presse fait trop souvent (cas de l’assassinat de Mohammed El Gouy la veille de l’organisation par Ava Basta et la ligue des d roits de l’Homme à Corte d’un rassemblement contre le racisme (17/09 18/09) il semblerait maintenant qu’il s’agisse d’un meurtre de droit commun). De plus, la Corse est le théâtre de nombreux actes violents, de droits communs, nationalistes, ou racistes.
Même si parfois les différents partis nationalistes ont un discours tendancieux comme lors des Journées Internationales du Nationalisme à Corte courant Juillet (présence des Sardes, des Bretons, des Basques) où un représentant d’un parti Corse interpella les personnes présentes sur la nécessaire lutte contre l’immigration, l’ensemble des partis nationalistes Corses rejettent en bloc les attentats à caractère racistes et participent aux différentes manifestations qui ont pu avoir lieu (rassemblement débat à Corte le18/09 et manifestations courant octobre à Ajaccio co-organisé par la ligue des droits de l’Homme et le collectif Ava Basta)
La Corse possède une double histoire ; avec la lutte armée qui est un des moyens de s’exprimer en Corse, mais elle est également une terre de maquis qui a appris la résistance depuis bien longtemps.
Dam
(* : communiqués paru dans Corse matin)


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