No Pasaran - Chronique d’une table de presse au 6ème festival Nordik Impakt à Caen, le 13 novembre 2004

L’absence sur La Rochelle et dans les alentours de soirées électroniques dignes d’une époque où se prolongeait le son bien après l’aube nous incita à retenir la date du prochain Nordik Impakt, festival de musiques électroniques, à Caen, comme un rendez-vous automnal incontournable. Certes ce festival, comme la plupart des festivals de musiques électroniques, s’apparente à un haut lieu de consommation en tout genre mais lorsque l’on est en manque de fête avec de la bass et des gens, ce type de rendez-vous ne peut être manqué.

La connaissance d’un ami travaillant à la RdR (Réduction des Risques) dans une association nantaise permis d’envisager une participation plus politique à ce festin sonore. Contact fut pris avec l’association Techno+ de Nantes et Prév’en teuf de Caen. Notre participation devait consister à proposer aux visiteur-euse-s de l’espace Prévention du festival de tester leur empreinte écologique ... juste à côté du testing(1) !

On se retrouve le vendredi 12 novembre à 17h au parc des expositions pour l’aménagement de l’espace Prévention et la mise en place de notre stand. Pour l’occasion, on a planché dur pour sortir des stickers, un numéro du fanzine Cult’Urban sur la décroissance, un fly reprenant le questionnaire de Passerelles Eco sur l’empreinte écologique et un autre fly sur des pistes de mises en pratique collective. Des t-shirts maison et des supports du réseau (t-shirts, mensuels, hors-série) viennent compléter la table, le tout emballé par une végétation automnale et une projection de diapos. On sent bien quelques interrogations de la part de certain-e-s de l’équipe de prévention sur la raison de notre présence et on préfère par conséquent ne pas trop mettre en avant l’image libertaire mais plutôt d’introduire ce propos dans nos futurs échanges (une étoile noire viendra tout de même compléter la déco).

On se retrouve le samedi à 15h00 pour la réunion de briefing. Deux équipes de 15 personnes ont été mises en place, chacune fonctionnant à tour de rôle sur des créneaux de 6 heures (21h/3h et 3h/9h) ; au programme, promenade sur les parkings (on est mi-novembre !), déambulations dans les 3 halls pour prévenir et assister, information et distribution de brochures et de matériels à la table et organisation du testing, le tout coordonné par Johanna et Marie.

21h, ouverture des portes. On discute avec Magali de Greenpeace - Caen et Caro, ancienne du SCALP Vendée.

C’est maintenant l’afflux de personnes. Beaucoup

semblent déjà bien agité-e-s tandis que d’autres restent perplexes devant notre invitation. De nombreux échanges se font et se défont tout au long de la soirée avec un intérêt certain pour le questionnaire de l’empreinte écologique. Beaucoup sont surpris-espar notre stand no logo et le prix libre, ce qui facilite le premier contact et nous permet de pouvoir développer nos idées. Plusieurs visiteur-euse-s cherchent comment (ré)agir aujourd’hui de manière individuelle et collective. C’est là que manque cruellement la brochure du réseau ! [ah ! ah ! Comme quoi elle servirait cette brochure ndc.]

On décide de plier la table à 4h30. On n’a pas vu

grand chose et il est temps de rentrer dans la fête d’autant que le public se fait moins nombreux sur le stand. Au total environ 75 flys distribués, autant de fanzines, beaucoup de stickers, 3 t-shirts et quelques vols (1 hors-série sur l’antipat’, 1 numéro de reflex et quelques périodiques - No Pa, Silence, la décroissance). Pas une réussite économique donc mais de nombreux échanges qui auraient dû être ponctués, répétons-le, par une remise de la brochure de présentation du réseau... [elle sera faite d’ici l’été, engagement de la dernière coord’ ndc.]

5h, allez, un petit plongeon dans le son, direction Ellen Alien, on a une heure jusqu’à la prise de fonction pour la gestion de la file du testing de 6h à 9h. On n’est pas vraiment emballé par cette perspective mais une rumeur ( ?) court qu’il n’y a plus de liquide pour tester les prods’. Passe le temps, pas vraiment dedans à vrai dire, et à 6h le testing tourne toujours et ce n’est pas plus mal.

Il n’y a pas grand monde et ceux et celles présent-e-s sont plutôt cool-e-s. Ca discute, ça plaisante et à 7h45, y’a plus personne. On boucle ! La fatigue est là mais Robert Hood aussi ; techno pour dance-floor, envie de se défouler ! Yep yep yep !

C’est déjà fini. La nuit a laissé place à une plage de gobelets en plastique écrasés. Au final, un bilan musical mitigé : un son hardtek - tribe - hardcore qui devient toujours trop vite exclusivement hardcore et merde pour le mélange des genres ! Pour le reste, Hexstatic (Ninja Tune) est toujours une valeur sûr du mix drum’n bass, Robert Hood (M-Plant Underground Resistance) parfait pour envoyer et relancer et Alexander Kowalski (Kanzleramt) a l’air de faire toujours le même set depuis cet été.

10h00, retour au stand Prévention. L’ambiance n’est pas brillante puisque 12 évacuations ont été faites dans la soirée (direction les urgences). C’est beaucoup et ce bilan est à compléter par la quantité d’interventions réalisées dans les halls. Certain-e-s des bénévoles finissent par craquer après deux nuits de boulot. Merci à ceux et celles qui veulent que la fête, la free-happy, se perpétue. Nous, nous sommes prêt-e-s à repartir avec le stand, la cuisine collective, nos bras, nos têtes pour participer à ce type de projet. D’ores et déjà, contact est pris avec Techno+ de Nantes. Affaire à suivre

Pierre et Zed, latambouille@no-log.org

(1) Testing : espace confidentiel pour déterminer le contenu d’un produit du type ecstasy, trip notamment.