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Raconte-moi une histoire...
Oubliez vos clichés sur les
américainEs, sur l’histoire de ce pays ! Howard
Zinn en lançant ce pavé (pas loin de 800
pages) atteint plusieurs objectifs. Il remet en
question la notion d’Histoire. Celle-ci, officielle,
n’est jamais que l’histoire que les vainqueurs se
racontent, puis imposent comme vérité
unique à leur propres troupes et aux perdants.
Par la construction de son récit, transversale
et chronologique, il laisse apparaître
l’enchaînement implacable des défaites,
des renoncements, des trahisons des exploités
qui ont permit aux puissants de forger le pays selon
leur intérêts. Au fil des pages on
comprend comment ces faits ont été
récupérés, digérés
par un système et celles et ceux qu’il sert.
Howard Zinn dépeint les
mouvements de résistances qui ont jalonné
la construction de l’hyperpuissance d’aujourd’hui. Ce
sont souvent les tendances les plus radicales qui
servent de guide à l’auteur pour ce voyage dans
le temps. L’auteur, enseignant en histoire et en
sciences politiques à l’université de
Boston, commence son histoire par l’arrivée des
européens sur les terres occupées
jusqu’alors par des sauvages. Dès
ces premières années, l’historien
s’appuie sur une documentation riche pour étayer
ses propos. Tous les mythes qui fondent aujourd’hui le
socle de cette nation sont mis à mal : les
pères fondateurs, la constitution, la guerre de
session... ne sont que le reflet des aspirations des
élites politico-économique. Tout au long
de son récit, il s’escrime à
dépeindre les solidarités que les classes
exploitées ont imaginé afin de
résister au rouleau compresseur. On
découvre d’un chapitre à l’autre une
Amérique bien différente de l’image que
renvoie ses dirigeants. Des grèves de plusieurs
dizaines de milliers de travailleurs, des actions
directes et d’autres qui de nos jours seraient
dites de désobéissance
civile, des espoirs, des drames (on ne compte
plus les massacres de celles et ceux qui ont eu la
volonté de
résister)... Tout cela
dessine un pays qui aurait pu devenir socialiste (au
sens révolutionnaire du terme). Mais au fur et
à mesure qu’on avance dans la chronologie, se
met aussi en place, par petites touches, les
mécanismes d’un système
entièrement dédié à la
puissance de la Nation et la construction même de
cette chimère dont seul les plus riches tirent
profit.
On comprend comment les
réactions mesurées des
réformateurs, les trahisons d’une partie des
exploités et leur intégration dans le
capitalisme... ont permis à certains
gouvernants, d’affiner les méthodes de
contrôle dans le but de stabiliser le
système. On voit se dessiner, en liés et
déliés, les strates du pouvoir.
Plus on avance dans le temps et
dans l’oeuvre de Zinn, plus il semble que les
mouvements d’oppositions se font rares, face à
une mécanique de mieux en mieux huilée...
Car la précision du mécanisme capitaliste
semble évacuer toute possibilité
d’émergence de la vie.
L’énumération des luttes et des
réactions conduit parfois à une vision
trop mécaniste des événements...
menant inexorablement aux USA de Bush. Heureusement, on
se rend compte également qu’il y a toujours eu,
même dans les moments de forte pression, des
sursauts biologiques qui viennent gripper
la machine.
On peut tout de même
reprocher un traitement plutôt rapide des
mouvements actuels... mais il s’agit là plus
d’une frustration née de l’aboutissement de
cette balade au fil des mots.
Toutes ces évolutions sont
rendu visibles par le travail de lecture historique de
l’auteur mais également par le fait que les USA
se sont construit en niant l’histoire des peuples qui
vivaient sur ces terres auparavant. Il s’agit alors de
savoir déchiffré les histoires dont les
puissants bercent leurs esclaves,
l’Histoire qu’ils ont écrite sur des pages
rendus blanches à force de sang.
Riposte
Une histoire populaire des
Etats-Unis, de 1492 à nos jours, de Howard
Zinn, aux Editions Agone.
28 euros. Disponible à REFLEX/No Pasaran (+ 2
euros de port).
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